EXCLUSIF. Les résultats du premier Baromètre de la parité Ethics & Boards

Challenges publie, en exclusivité, le premier Baromètre de la parité en partenariat avec Ethics & Boards sur la gouvernance des grandes entreprises en France, au Royaume-Uni et en Allemagne. Sa présidente, Floriane de Saint Pierre, analyse les données de cette étude.

Challenges publie, en exclusivité, le premier Baromètre de la parité en partenariat avec Ethics & Boards, fondé par Floriane de Saint Pierre. Place de données de gouvernance, Ethics & Boards suit au quotidien les données de gouvernance de plus de 1000 sociétés cotées en Europe et aux Etats-Unis. Elle observe également l’actualité de près de 10 000 administrateur.rices.s en France et à l’international. L’étude d’aujourd’hui porte sur la féminisation des présidences de conseils et des directions générales au sein des grandes entreprises cotée en France (sociétés de l’indice SBF 120), au Royaume Uni (FTSE 100) et en Allemagne (HDAX 110). La terminologie anglo-saxonne a été conservée,  » chair  » pour les présidentes,  » CEO  » pour les directrices générales ou présidentes de directoire.

Challenges. Quel constat dressez-vous de ce premier Baromètre de la parité ?

Floriane de Saint Pierre. Ma toute première remarque porte sur le fait que dans tout le SBF 120, on ne trouve qu’une seule femme PDG, et cela depuis peu de temps. Il s’agit de Christel Bories, une ancienne dirigeante de Pechiney, Alcan et Ipsen, qui dirige l’entreprise métallurgique et minière Eramet depuis mai 2017. Mon deuxième constat est que le nombre de conseils du SBF 120 présidé par une femme est le même qu’en 2013.

Les entreprises françaises restent donc en retard ?

Au niveau des présidences de conseils, la France avec quatre présidentes non exécutives – deux présidentes de conseils d’administration et deux présidentes de conseils de surveillance – est en retard par rapport à ses voisins allemands et anglais. Le HDAX 110 allemand compte, en effet, cinq conseils présidés par des femmes, et sept pour le FTSE 100 britannique. Il est paradoxal de constater que le Royaume-Uni, qui n’utilise pas de quotas et qui est l’un des pays dont les conseils sont les moins féminisés, est celui où l’on trouve le plus de présidentes de conseils, et que l’Allemagne dont les conseils sont eux aussi moins féminisés, soit mieux placée que la France, selon ce critère.

Tableau 1. Les présidentes de conseil.

Du point de vue opérationnel, les femmes en France sont-elles mieux loties ?

En mai 2018, elles sont au nombre de sept: cinq directrices générales et deux présidentes de directoire au sein du SBF 120.Sur ce critère également, les sociétés britanniques sont mieux placées, avec huit directrices générales. En revanche, l’Allemagne est loin derrière, car seulement deux de ses grandes entreprises sont dirigées par des femmes.

Peut-on dire que les quotas, imposés par la loi de 2011 dans les conseils d’administration français, n’ont pas fonctionné autant que l’espérait le législateur ?

Si, les quotas de la loi Copé-Zimmermann ont fonctionné, car c’est la progression qu’il faut observer. En 2013, le SBF 120 ne comptait aucune femme directrice générale ou présidente de directoire. Cinq ans plus tard, 7 femmes sont à des postes de direction exécutive. Soulignons que les directoires étant plus resserrés que les comités exécutifs, il est toujours plus difficile d’y trouver sa place. Il n’y a pas beaucoup de Virginie Morgon (Eurazeo) !

 

 

Tableau 2. Les directrices exécutives

Quelle évolution peut-on envisager ?

La France est le seul des grands pays européens à compter près de 43% de femmes dans ses conseils (42,9% dans le SBF en mai 2018). En outre, les comités chargés des nominations au sein des conseils d’administration sont actuellement féminisés à plus de 40%, et sont présidés à plus de 44% par des femmes ! Toutes les conditions sont donc, en principe, réunies pour que les nominations de femmes présidentes de conseil ou directrices générales augmentent. De plus, lorsqu’elles arrivent aux commandes, les femmes ont un impact sur la féminisation. Les cinq femmes directrices générale du SBF 120 ont toutes des comités exécutifs plus féminisés que la moyenne des entreprises, qui se situe à 16%. Avec une mention particulière pour Engie, Eramet, Gecina et Korian, qui ont des comex comptant au moins 25% de femmes.

 

Source : challenges.fr

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